Le désaveu de backlinks toxiques : une pratique SEO toujours pertinente en 2024 ?
Le désaveu de backlinks est une pratique bien connue des spécialistes du référencement naturel (SEO). Elle consiste à signaler à Google que certains liens entrants pointant vers son site ne doivent pas être pris en compte dans l’évaluation de la qualité du profil de liens. Mais en 2024, alors que les algorithmes deviennent de plus en plus sophistiqués, cette stratégie est-elle toujours utile ?
Dans cet article, nous analysons en détail les circonstances dans lesquelles le désaveu demeure important, les types de backlinks à cibler et l’approche recommandée pour maintenir un profil « propre » sans nuire à sa visibilité en ligne. Nous abordons également les mises à jour de Google et comment elles ont influencé la perception de la toxicité des backlinks.
Qu’est-ce qu’un backlink toxique ?
Un backlink toxique est un lien entrant provenant d’un site jugé de faible qualité, voire spammy. Il peut affecter négativement le profil de liens d’un site web et potentiellement nuire à son référencement. Google évalue la qualité des liens entrants, et si la majorité provient de domaines douteux, le site peut souffrir d’un déclassement algorithmique, voire d’une action manuelle.
Ces backlinks nuisibles peuvent provenir de :
- Sites pénalisés ou bannis par Google
- Réseaux de liens artificiels ou fermes à contenu
- Pages sans rapport thématique avec le site cible
- Ancres suroptimisées ou suspectes utilisées à répétition
Le lien toxique est souvent le résultat d’une stratégie de référencement black hat, d’un négative SEO ou simplement d’erreurs passées. Le risque : faire transparaître une volonté de manipuler l’algorithme de classement.
Le fichier de désaveu : un outil encore pertinent ?
Lancé par Google en 2012, l’outil de désaveu permet d’importer un fichier de type disavow.txt via la Search Console. Ce fichier demande explicitement à Google d’ignorer certains liens lors de l’analyse du profil d’un site.
Depuis plusieurs années, Google répète que dans la grande majorité des cas, il est capable d’ignorer automatiquement les mauvais liens et que l’outil n’est utile que dans des cas particuliers. Voici ce que dit Google à ce sujet :
“La plupart des liens toxiques sont automatiquement ignorés par nos algorithmes. Le désaveu ne devrait être utilisé que si vous recevez une action manuelle ou si vous êtes convaincu d’une réelle menace pour votre site.”
En 2024, cela signifie que pour les webmasters ne constatant aucun signal de déclassement soudain ou de pénalité, l’usage de cet outil est peu nécessaire. En revanche, dans certains contextes, il peut préserver la santé du profil du site.
Quand faut-il désavouer des backlinks en 2024 ?
Le désaveu de liens doit être envisagé avec précaution. Trop souvent, il est utilisé inutilement, voire de manière excessive, ce qui peut conduire à supprimer des liens bénéfiques par erreur et nuire au SEO général.
Les scénarios dans lesquels le désaveu est pertinent en 2024 incluent :
- Une pénalité manuelle liée à des liens non naturels, visible dans la Search Console
- Une attaque de negative SEO avec des milliers de liens douteux en peu de temps
- L’identification de backlinks sur des sites pénalisés, avec des ancres optimisées non naturelles
- Un profil de backlinks instable après une campagne douteuse menée par une agence SEO
En dehors de ces cas très précis, il est recommandé de ne pas intervenir. Google semble désormais suffisamment intelligent pour détecter les manipulations délibérées sans pénaliser les victimes.
Analyse des bénéfices SEO liés au désaveu
Les bénéfices du désaveu ne sont ni immédiats, ni toujours mesurables. Contrairement à d’autres leviers SEO comme l’optimisation de contenu ou l’amélioration de l’expérience utilisateur, les résultats éventuels du désaveu peuvent prendre des semaines, voire des mois, à se manifester.
Cependant, lorsque le désaveu est justifié, il permet :
- Un meilleur contrôle du profil de liens
- La prévention d’une pénalité manuelle
- La réduction des risques liés au negative SEO
- Une amélioration indirecte du trust perçu par l’algorithme
Rappelons toutefois que la suppression d’un lien en désaveu ne garantit pas une amélioration du classement. Il s’agit d’un travail préventif, à intégrer dans une stratégie de long terme autour de la qualité des backlinks.
Évaluer la toxicité : les bons outils en 2024
Avant de désavouer un backlink, il faut établir sa toxicité réelle. Pour cela, plusieurs outils d’audit de liens sont disponibles :
- Ahrefs : fournit un aperçu de la qualité des domaines référents et met en évidence les ancres suspectes
- Majestic SEO : utile pour analyser le Trust Flow et la citation de liens
- SEMrush Backlink Audit : propose une notation automatique de dangerosité
- Google Search Console : pour accéder à la liste brute des liens vers votre site
L’idéal est de croiser les informations de plusieurs outils afin de ne pas juger un lien sur des critères isolés (autorité du domaine, pertinence de l’ancre, contexte thématique, etc.).
Faut-il passer par un expert SEO pour désavouer des backlinks ?
Le processus de désaveu, bien qu’en apparence simple (création d’un fichier texte à soumettre), reste une tâche à manipuler avec précaution. Mal évalué, il pourrait entraîner l’exclusion involontaire de bons backlinks, ce qui impacterait négativement vos positions dans les résultats de recherche.
Faire appel à un expert SEO est donc recommandé dans les cas suivants :
- Doute sur l’origine et l’impact de certains liens
- Profil de lien complexe à interpréter
- Historique de pénalités ou de netlinking douteux
Un professionnel maîtrise les subtilités de l’évaluation des backlinks, sait distinguer le spam d’apparence du lien réellement nocif, et saura intervenir de manière stratégique sans fragiliser votre écosystème SEO.
Vers une approche plus passive du netlinking toxique
En 2024, la priorité est donnée à la création de liens naturels, de qualité, au sein d’un univers thématique cohérent. L’accent est également mis sur la diversification : éviter les ancres répétitives, privilégier les liens de sites médias ou blogs d’autorité, et bâtir un profil progressif et varié.
Une approche proactive, se concentrant sur l’acquisition de backlinks qualitatifs, réduit naturellement l’impact des liens négatifs. Par conséquent, le désaveu devient une solution d’appoint, uniquement utile dans des cas où une menace se manifeste clairement.
La modération reste donc de mise : désavouer oui, mais avec discernement, après analyse sérieuse, et toujours en gardant à l’esprit que les backlinks sont un signal parmi des centaines d’autres dans l’algorithme de Google.
